Le deal pour l’emploi sera au parlement avant les vacances, assure Alexander De Croo
Aux partis de gauche qui l’interrogeaient sur les mesures à prendre pour soutenir le pouvoir d’achat, il a fait remarquer que la solidarité ne fonctionnait que si l’économie créait des richesses.
« Nous menons une politique durable, qui ne ruine pas nos finances publiques et qui soutient les classes moyennes au moment où elles en ont besoin », a souligné M. De Croo dans un hémicycle à l’ambiance surchauffée.
Lundi, le PS a fait sensation en présentant 13 propositions qui visent à soutenir le pouvoir d’achat de la classe moyenne face à la poussée de l’inflation et la flambée des prix de l’énergie, dont l’une touche à un tabou -la révision de la loi sur la compétitivité des entreprises qui corsète les salaires –, d’autre visent à créer un tarif énergie pour la classe moyenne, relèvent le salaire minimum ou encore taxent le capital.
La députée Chanelle Bonaventure (PS) a rappelé jeudi les positions de son parti. « Vous devez revenir devant ce parlement avec de nouvelles mesures. La question, ce n’est pas comment mais quand. Face à une situation aussi insoutenable, les tabous budgétaires ne sont plus de mise », a-t-elle dit. Le PTB a répété ses revendications du 1er mai, en particulier la suppression des accises sur le carburant.
À droite, le président de l’Open Vld, Egbert Lachaert, a au contraire insisté sur la nécessité de créer de l’emploi pour donner du pouvoir d’achat. À cet effet, en octobre, a-t-il rappelé le gouvernement s’est accordé sur un deal pour l’emploi, qui divise les partenaires sociaux. Le ton était le même au CD&V qui réclame en outre la mise en œuvre des politiques asymétriques entre Régions en matière d’emploi mentionnées dans l’accord de majorité. « Les partenaires sociaux ne prennent pas leur responsabilité. Venez au parlement avec le deal pour l’emploi et une politique asymétrique », a exhorté Nathalie Muylle (CD&V).
Le Premier ministre ne s’est pas prononcé sur ce dernier point, mais il a assuré les deux partis de la majorité que le « deal » serait déposé avant les vacances parlementaires. Celui-ci contient plusieurs mesures contestées par les syndicats, comme la semaine des 4x10 heures ou la facilitation du travail de soirée dans l’e-commerce, et les partenaires sociaux ont échoué à rendre un avis commun sur ce point. Le dossier revient donc sur la table du gouvernement. Nadia Moscufo (PTB) a fait savoir que son parti relaierait les revendications des représentants des travailleurs. « Vous allez devoir décider et vous êtes mal à l’aise : les syndicats reprennent leurs actions et il y a le souffle chaud du PTB. Quel camp allez-vous choisir ? », a-t-elle lancé.
De son côté, la N-VA, dans l’opposition de droite, a exprimé son soutien tant à l’Open Vld qu’au CD&V. « Il y a une majorité, M. le Premier ministre, mais ce n’est pas votre majorité », a dit le chef de groupe, Peter De Roover.